Les Misérables
Victor Hugo
L’histoire, qui prend place en France, s’articule autour d’une période riche en bouleversements. Victor Hugo fait graviter son œuvre autour de la bataille de Waterloo, en 1815, qui entraîne la chute de Napoléon ainsi que l’essor de la bourgeoisie. Il illustre également la Restauration et l’Émeute de juin 1832, événements marquant de la première moitié du 19e siècle, frappé des conséquences de la Révolution française.
Le récit s’ouvre sur la libération de Jean Valjean du Bagne de Toulon, où il avait été enfermé pendant dix-neuf ans pour avoir volé du pain, puis tenté plusieurs fois de s’évader. Affranchi, il reste un misérable forçat aux yeux de la société. Amer, Jean Valjean ne peut s’empêcher de voler à nouveau. Ce nouvel incident fera de lui un récidiviste recherché par la loi. Javert, un agent de police, poursuivra Valjean avec acharnement, même après que ce dernier eut changé son nom pour celui de «M. Madeleine» et oublié son passé afin de devenir un homme respectable et juste, au service des opprimés.
Divisé en cinq tomes, Les Misérables lie le destin de Jean Valjean à celui de Fantine, de Cosette, des Thénardiers, de Marcus, d’Éponine et de plusieurs autres personnages inventés par Victor Hugo. La quête de la vertu de Jean Valjean se poursuivra auprès des témoins de la misère et d’insurgés, qu’il défendra ardemment, et ne prendra fin qu’à sa mort, marquant la fin du roman.
L’œuvre d’une vie
Comme il a été mentionné ci-dessus, Les Misérables est une pentalogie de romans, c’est-à-dire un cycle de 5 romans. Le premier tome se nomme Fantine, le deuxième Cosette, le troisième Marius, le quatrième L’idylle rue Plumet et l’épopée rue Saint-Denis et le dernier Jean Valjean. Les romans ont été publiés en France en 1862 et 1863, dépendamment de la région. Leur langue de publication originale est le Français.
L’auteur des Misérables ,Victor Hugo, est né en 1802 à Besançon et est décédé en 1885 à Paris. Au cours de sa vie, il a été dramaturge (Hernani), poète (Les Odes, les Contemplations), romancier (Notre-Dame de Paris, les Misérables) ainsi qu’homme politique. En effet, il est l’une des figures emblématiques de la littérature de la troisième République. Des funérailles nationales ont même été organisées en son honneur après son décès. Les événements marquants de sa vie ont été son élection à l’Académie française en 1841, la mort de sa fille Léopoldine en 1843, qui l’a poussé à composer le recueil de poèmes Les Contemplations, ainsi que son exil à Guernesey de 1851 à 1870, causé par ses prises de position en politique. C’est d’ailleurs pendant cet exil qu’il écrira les Misérables. En homme engagé, il militait entres autres contre le travail des enfants, la peine de mort et les écarts entre les classes sociales. Les Misérables constitue selon plusieurs littéraires l’un des plus grands chefs-d’œuvre de la littérature française. De plus, Victor Hugo est décrit comme étant le chef de file du courant Romantique, auquel appartiennent les misérables. Ses œuvres sont très caractéristiques de ce courant, car elles traitent des écarts entre les personnages, de leurs émotions et aussi parce qu’elles s’attardent beaucoup à la misère et au côté psychologique des protagonistes. Les personnages sont également très intenses dans leur manière de vivre leurs émotions, en plus d’être très engagés et militants.
Une œuvre humaine
Ayant lui-même été témoin des heurts religieux, sociaux, philosophiques et politiques du XIXe siècle, en plus de connaître maints auteurs éclairés de son temps, Victor Hugo jette un regard critique sur son monde et fait part de ses opinions par l’entremise des Misérables. Les réactions du public ont été mitigées. Lamartine, par exemple, écrit que « Les Misérables sont un sublime talent, une honnête intention et un livre très dangereux de deux manières : non seulement parce qu’il fait trop craindre aux heureux, mais parce qu’il fait trop espérer aux malheureux. »1 Effectivement, contrairement à l’histoire classique, qui ne se penche pas sur la réalité des bourgeois, des nobles et de la royauté, Victor Hugo s’intéresse plutôt aux masses L’oeuvre fait une critique de la société, dénonçant les nombreuses injustices dont souffre le peuple. Ainsi, en réponse à la répression de 1851, en écrivain engagé, il rédigera Les Misérables, en quelque sorte un manifeste et un acte politique qui veut faire réagir. Victor Hugo promeut un idéal. Il attaquera notamment la peine de mort, qui, selon lui, devrait être abolie.
C’est pour cette raison qu’Hugo sera accusé d’être utopiste, d’encourager l’anarchie et de chambouler l’ordre établi. «En cherchant l’idéal, on cherche le songe»2, écrira-t-il sombrement en réponse aux critiques dans son poème La voix sage.
Un style réaliste
Soucieux de la teneur réaliste de ses romans et dédié à sa patrie, Victor Hugo s’assure de rendre le portrait le plus détaillé possible de Paris par son écriture. En exil au moment de rédiger son oeuvre3, il demande à ses amis, restés dans la ville des lumières, de lui décrire des rues, des monuments et d’autres constructions dans des lettres qu’ils s’échangent.
Les thèmes, véhicules de la pensée
Victor Hugo s’attarde à des thèmes universels, comme l’amour, la compassion et le bonheur. Cependant, toute la puissance de son œuvre se trouve dans les observations qu’il fait sur la misère humaine, la souffrance, la nature de l’homme ainsi que les injustices sociales. Il discute d’enjeux réels et décrit l’effet désastreux de la politique sur les jeunes générations, plusieurs enfants, laissés à eux-mêmes, se retrouvant orphelins de parents, mais aussi de patrie.
Pareillement, la femme bafouée et rabaissée, personnalisée par Fantine, est un thème important des Misérables. Ne disposant d’aucun droit, Fantine est victime de la cruauté d’une société qui l’ostracise et la persécute, la dépeignant comme un être souillé par un enfant illégitime, qu’elle a eu avec un aristocrate qui lui n’est jamais blâmé. Sans éducation et sans argent, recourant à la prostitution pour survive, Fantine n’est qu’une épave du 19e siècle.
Victor Hugo aborde le système de justice, qu’il décrit comme tendancieuse; alors que Jean Valjean est enfermé pour volé un fruit afin de nourrir sa famille, de véritables criminels passent aisément entre les maillons de la loi.
L’existentialisme occupe aussi une part importante du récit, qui s’intéresse à la résurrection de Jean Valjean malgré les préjugés et l’adversité auxquels il se frappe. Comme lui, la France pourrait renaître de ses cendres, reprendre le contrôle sur elle-même et construire son futur.
Hugo parle également de la violence, qu’il juge inutile, comme la scène de la barricade en fait état: les insurgés, tuant quelques soldats alors qu’ils perdent plusieurs hommes, n’accomplissent rien. L’auteur propose au contraire une rupture morale, un changement fondamental de la pensée et des valeurs. Cela fait de la révolution un thème central.
Une œuvre universelle
Les romans les Misérables ont été adaptés de nombreuses fois au théâtre, notamment en 1999, par Denis Llorca et Philippe Vialèles en coproduction avec la Compagnie du Quartz (Paris), qui présentaient la pièce en tournée dans les plus grands théâtres de France. Cependant, les romans ont surtout été adaptés en comédie musicale. La première représentation en Français des Misérables en comédie musicale a pris place en 1980 au Palais des sports de Paris avec les chansons et la musique de Claude-Michel Schönberg et le livret d’Alain Boublil/Jean-Marc Natel.
Les Misérables ont aussi été adaptés au cinéma à de nombreuses reprises, sous plusieurs noms différents de 1907 (On the Barricade, d’Alice Guy Blaché) à 2012 (Les Misérables41, de Tom Hooper). Les romans ont même été transposés en séries télévisés (ex : 1967 : Les Misérables, feuilleton télévisé britannique en 10 épisodes) et en dessins animés (ex : 2007 : Les Misérables : Shôjo Cosette, série télévisée d’animation en 52 épisodes (Nippon animation).
De plus, il existe un jeu vidéo qui est sorti en 2013 et qui se nomme Les Misérables : Le destin de Cosette44 . Finalement, on peut retrouver une adaptation en manga (en langue anglaise) par les éditions Udon, de la collection Manga Classics (une collection adaptant les classiques de la littérature en manga).
Rose-Aimée Drouin et Élise Farine
Sources :
Image:
Alice X Zhang, Les Misérables http://dailygeekshow.com/2013/12/27/alice-rend-hommage-aux-films-cultes-en-les-illustrant-a-travers-de-superbes-peintures/
Sites internet :
S.N. (s.d.) «Victor Hugo : Les Misérables», A la lettre [en ligne] Adresse
URL :http://www.alalettre.com/victor-hugo-oeuvres-miserables.php, (décembre 2014)
S.N. (30 octobre 20140) «Les Misérables», Wikipédia [en ligne] Adresse URL : http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Mis%C3%A9rables, (décembre 2014)
S.N. (s.d.) «Victor Hugo», Les poètes.net [en ligne] Adresse URL : http://www.lespoetes.net/poete-91-Victor-HUGO.html, (décembre 2014)
S.N. (12 mars 2012), «La voix sage», Wikisource [en ligne] Adresse URL: http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Deux_Voix, (16 décembre 2014)
2 S.N. (12 mars 2012), «La voix sage», Wikisource [en ligne] Adresse URL: http://fr.wikisource.org/wiki/Les_Deux_Voix, (16 décembre 2014)
3 http://texcier-cdi.spip.ac-rouen.fr/IMG/html/pagesweb/c-exil.-ok.htm
Document :
1 Pascal Melka, Victor Hugo: un combat pour les opprimés : étude de son évolution politique, Compagnie Littéraire, Paris, 2008, p. 181